Si l’extérieur est régulier et sobre, il dissimule des différences évidentes à l’intérieur. Le secteur nord-est, qui englobe l’autel long de 6,5 mètres, est constitué de murs épais d’un mètre avec un léger rentrant interne qui signe une séparation du reste de l’édifice. Il constitue certainement la partie la plus ancienne de la chapelle. Sur la face Est, une petite fenêtre et une poste latérale en plein cintre avec encadrement de granit, largement en usage dans la région. Le reste du bâtiment est de mur épais de 60 centimètres environ, avec sur chaque côté une fenêtre plus simple, et au sud-ouest, la porte principale également en plein cintre. Elle porte date de 1558 et fixe un remaniement important à cette époque. La chapelle a connu de nombreux remaniements. Une fenêtre murée dans le chevet, derrière l’autel. Même si la chapelle est très antérieure à l’érection du marquisat de la Tournelle en 1680, il est possible que ce fut l’occasion de restaurer ou d’installer le clocheton qui représentait alors le cinquième clocher du marquisat. Dans sa monographie, Jean Simon assure qu’en 1856 l’intérieur de la chapelle n’était pas pavé. Il fixe à 1881 le pavage et la réfection de la toiture. A l’entrée de la nef, vers le chœur, une dalle ressemble à une ancienne pierre d’autel. Un enduit de plâtre assure le plafond. Au-dessus de l’autel, une statue polychrome de Notre Dame.
Autour de la chapelle, c’est le site immédiat avec les deux antiques tilleuls qui a été inscrit à l’inventaire en 1943. Mais la dévotion et le rituel s’attachent traditionnellement aux trois fontaines célèbres : Sainte Marie ou Notre Dame, Sainte Marguerite et du Frêne. Les témoignages écrits ou oraux entremêlent leurs vertus respectives et les pratiques. A Sainte Marie, dans la pente proche de la chapelle, les mères d’enfants malades consultaient l’oracle. Si le petit vêtement jeté à l’eau -bonnet, chemise…- surnageait, la guérison était proche ; s’il coulait, il annonçait une mort rapide. Les femmes sollicitaient également la protection des animaux domestiques par de modestes offrandes : gâteaux de cire et de miel, pour rappeler les abeilles en fuite, un peu de laine pour protéger les ouailles de leurs maux. A Sainte Marguerite, on attribue à peu près les mêmes vertus pour guérir les animaux. D’une manière générale, la Sainte passait aussi pour assurer une heureuse délivrance aux femmes enceintes.